Le temps des récoltes est terminé et nous…

Comprendre les zones de rusticité
Le mot « rusticité » ou « rustique » désigne la capacité des végétaux ou des animaux à pouvoir s’adapter à la rigueur du climat présent dans une région. Une zone de rusticité correspond donc à une zone climatique, où celle-ci est déterminée par plusieurs conditions, dont la température moyenne minimum atteinte pendant l’hiver, la moyenne maximum durant l’été, les précipitations de neige, l’altitude, la vitesse moyenne du vent, etc.
C’est un outil indispensable, car cela vous permettra de déterminer quelles variétés de végétaux pourront croître convenablement chez vous. Ceci s’applique pour tous les types confondus (arbres, herbacées, légumes, fruits, vivaces, annuelles, etc.). Ainsi, avant d’implanter de nouvelles espèces dans votre milieu, il est primordial de connaître la zone dans laquelle se situe votre terrain. Parce que si vous plantez un arbre zoné 4 sur un terrain zoné 3, il y a de fortes chances qu’il ait du mal à survivre. On peut donc planter des espèces dont la zone de rusticité est égale ou inférieure à celle de notre terrain. Par exemple, si vous vous trouvez dans une zone 4, vous pourrez alors choisir des plantes zonées 1, 2, 3 et 4.
En effet, plus le chiffre est petit, plus le climat est rustique. Au Canada, les zones vont de 0 à 8 et chaque zone est divisée en deux sous-zones (a et b). Lorsque le chiffre finit par b, cela correspond à une partie de la zone où la température est plus chaude que la moyenne de l’ensemble de la zone. Vous aurez donc plus de choix de végétaux si vous êtes situés en zone b. Comme on peut voir sur la carte ci-dessous, le Québec ayant un climat nordique, les températures les plus clémentes se trouvent dans la région de l’île de Montréal, qui correspond à la zone 5b. Tandis qu’en France, elles montent jusqu’à 10b.

Microclimats
Attention toutefois! La carte des zones de rusticité est un outil très utile pour tous les jardiniers, mais ce n’est pas immuable. N’oubliez pas de tenir compte des microclimats. Même si votre région est en zone 4 par exemple, prenez le temps d’observer votre terrain, peut-être s’y trouve-t-il des microclimats à certains endroits qui pourraient présenter des conditions favorables à des plantes de zone 5! Ou au contraire, il est aussi possible qu’il y ait des secteurs plus rugueux et défavorables à la croissance de certains végétaux.
Effectivement, plusieurs éléments peuvent modifier les facteurs météorologiques et créer des microclimats chauds ou froids. Une pente orientée vers le sud, un emplacement à l’abri du vent et/ou plein soleil toute la journée, présence d’une masse thermique, ou même l’épaisseur de la couche de neige qui forme un isolant pour les vivaces pendant l’hiver.
Pour vous donner un exemple, notre terrain est situé en zone 3, mais de l’asperge (zonée 4) qui se trouve à proximité pousse sans problème, car l’épaisse couche de neige lui fournit une protection pendant la saison froide. Si vous voulez compter sur une couche de neige pour protéger vos plantes, mais que celles-ci se situent dans un endroit venteux, il serait bien d’installer un coupe vent, puisque sinon la neige s’envolera et le sol sera moins protégé. Il est aussi possible de gagner jusqu’à deux zones de rusticité lorsqu’on dispose d’une bonne couche de paillis d’au moins 20 cm d’épaisseur sur une plante durant l’hiver.

Un
microclimat peut même être présent à n’importe quelle échelle,
du très petit au très grand. Par exemple, une plante pourrait ne
pas être capable de pousser sur votre terrain, excepté à un
endroit précis. Tandis
que le Saguenay-lac-St-Jean tout entier se trouve dans un microclimat
zoné 3, alors que la région est entourée de zone 2!
On peut aussi gagner une zone lorsqu’on cultive en pleine ville, car
les grands centres urbains présentent habituellement des
températures plus élevées que la campagne. Ne pas oublier
également les changements climatiques qui ont de plus en plus
d’influence sur notre environnement!
Bref, lorsque vous aurez
l’intention de végétaliser votre terrain, pensez à sélectionner
des variétés rustiques à votre zone, plutôt que d’essayer
d’adapter des espèces qui ne sont pas dans leur climat habituel. De
cette façon, vous pourrez planifier adéquatement
l’aménagement des cultures dans votre design, sans risquer d’avoir
de mauvaises surprises par la suite. Encore une fois sans oublier de
tenir compte de votre contexte!
Références :
- Le Grand Livre du Jardinage: Pour le Québec, Miranda Smith, adaptation Larry Hodgson, 2010, pages 34, 35.
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