Le temps des récoltes est terminé et nous…

Comment attirer la biodiversité pour un jardin en santé
La
biodiversité est ce qui permet l’équilibre de toute vie sur terre.
Le mot biodiversité désigne
toutes les espèces vivantes qui habitent dans un même
environnement. Les
écosystèmes composés d’une importante biodiversité sont les plus
résilients et ont beaucoup de facilité à s’autoréguler. Ils sont
considérés comme les plus riches et complexes de la planète en
raison des innombrables connexions et interactions qui se créent
entre toutes les espèces.
Malheureusement, l’exploitation
effrénée des ressources partout sur la terre fait en sorte qu’une
grande partie de la biodiversité a aujourd’hui disparu et cela
continue… Mais alors, qu’est-ce qu’on peut bien faire face à cette
terrible destruction, nous en tant que simples citoyens?! Et bien,
pourquoi pas créer nos propres mini-réserves de biodiversité à
échelle locale dans nos jardins?
Je crois que c’est un des
principes de base que je préfère en permaculture, puisque j’en
parle assez souvent. Valoriser la biodiversité dans votre milieu est
la clef pour avoir un jardin en santé et qui déborde de vie, en
plus d’aider à préserver la nature! Déjà, pratiquer la
polyculture est un bon début, mais il ne faut pas s’arrêter là. On
peut créer des habitats pour la flore, mais la faune aussi est très
utile en permaculture.
Parmi les oiseaux, les amphibiens, les
insectes et la microfaune du sol, beaucoup sont des alliés
indispensables dans l’entretien de votre jardin, leurs grands
bénéfices étant de contrôler les indésirables, fertiliser et
polliniser. Il faut donc apprendre à les tolérer et encore mieux à
les attirer! Il existe une panoplie de moyens pour se retrouver avec
un terrain rempli de biodiversité chez soi. Voici quelques astuces
et conseils pour y parvenir :
Habitat
propice
Premièrement,
il faut créer un habitat propice à accueillir plusieurs espèces.
Un environnement idéal doit remplir les besoins de base de chaque
individu (abri, eau, nourriture et nidification). Pour commencer, la
présence d’une source d’eau est indispensable pour que la faune
s’établisse vraiment de façon permanente dans votre jardin. Ce
besoin est relativement facile à combler en aménageant une
fontaine, une mare ou un étang. Un plan d’eau constitue l’habitat
premier des amphibiens en leur procurant, entre autres, un site pour
la reproduction et l’hivernation. Si votre terrain se trouve sur le
bord d’un lac ou d’une rivière, c’est encore mieux.

Installer mangeoires, nichoirs, ruches ou encore un hôtel à insectes sont aussi des options très intéressantes qui inciteront plusieurs espèces à venir s’installer chez vous. Souvenez-vous par contre que les solutions naturelles sont toujours les plus efficaces. Utiliser ce qu’on appelle des plantes hôtes, des arbres, arbustes et autres plantes vivaces qui serviront de lieux de nidification et qui produiront fleurs, graines, nectar, petits fruits et ils s’occuperont de la faune pour vous. Non seulement cela est plus esthétique qu’une simple pelouse, mais surtout beaucoup plus productif!


Évidemment, sélectionnez des variétés qui seront bien adaptées à votre zone et préconisez les espèces indigènes à votre région. Vous pouvez aussi choisir des espèces qui entreront en floraison tôt au printemps, puis d’autres qui fleuriront successivement durant l’été et l’automne. Les insectes pollinisateurs auront alors accès à une source de nourriture tout au long de la saison.
Voici une liste de vingt espèces communes pouvant être utiles à la faune:
- Aubépine
- Argousier
- Amélanchier
- Pommier
- Tilleul
- Sureau
- Viorne
- Cèdre
- Groseillier
- Cerisier
- Camerisier
- Cassis
- Cornouiller
- Sorbier
- Rosier
- Mûrier
- Houx
- Thym
- Lavande
- Échinacée
Créer des effets de bordure
Un autre principe de la permaculture est de valoriser les effets de bordure. C’est-à-dire créer des lisières entre deux milieux différents en implantant des haies végétales sur les limites de votre propriété par exemple, plutôt qu’un terrain clôturé avec seulement des espaces ouverts. Cela procurera une zone d’ombrage et de repos aux oiseaux et autres espèces fauniques qui pourront s’y cacher au besoin. De plus, les secteurs avec de la végétation dense fourniront de bons sites de protection durant l’hiver.

L’interface entre deux écosystèmes différents, aquatique et terrestre par exemple, est également très productive, puisque plusieurs espèces se retrouvent dans ce même espace et profitent des caractéristiques de ces deux habitats. Si vous n’habitez pas près d’un plan d’eau, aménager un étang est une bonne façon de créer cet effet de bordure. Sur le bord de votre plan d’eau, implantez une bande riveraine composée de plusieurs strates végétatives (herbacées, buissons, arbustes…) qui empêchera l’érosion des berges et fournira un milieu humide pour les amphibiens, très sensibles à la sécheresse.
Pas de produits chimiques
Un jardinier qui entretient son terrain en épandant que des pesticides, insecticides et engrais chimiques va éliminer les indésirables, mais va aussi éloigner ses alliés naturels! Aucun animal n’aura envie d’élire domicile dans un jardin empoisonné par des produits toxiques…et c’est bien normal. Dans un écosystème en équilibre, aucun insecticide n’est nécessaire, car les ravageurs sont contrôlés par leurs prédateurs. Par exemple, la larve de coccinelle se régale des pucerons. Donc, n’oubliez pas que plus il y a de biodiversité dans votre jardin, moins vous aurez de problème avec les nuisibles. Mais si vraiment vous êtes envahi par les adventices ou que vos cultures se font dévorer par un ravageur, optez pour des solutions naturelles que vous pourrez trouver ici!
Pas trop de nettoyage
Pour la nature, être propre est un mythe! La propreté est un concept inventé par l’humain. La forêt se débarrasse de ses « déchets » lentement mais sûrement et il faut en prendre exemple. Un jardin n’ayant aucun débris au sol est inutile et même déconseillé. En effet, à l’automne, les feuilles mortes, branches, brindilles, chicots, pierres, etc. servent d’abris et de gîtes hivernaux pour beaucoup d’insectes et amphibiens qui contrôlent les ravageurs. Alors, si vous retirez tous ces résidus naturels, vous risquez d’avoir plus de problèmes avec les nuisibles l’année suivante.
Autre avantage, les oiseaux peuvent s’en servir comme matériaux de construction pour leurs nids au printemps. Finalement, la matière organique qui se décompose revient à la terre et nourrit les végétaux qui pourront croître davantage et ainsi attirer encore plus de biodiversité. Il faut apprendre à voir la beauté d’un jardin laissé au naturel!

Bref, en créant un milieu rempli de vie, la nature vous remerciera en faisant évoluer votre habitat, grâce aux multiples interactions qui se mettront en place entre tous les êtres vivants dans votre environnement. En plus, vous participerez non seulement à la conservation de la biodiversité sur la planète (ce qui est extrêmement génial!), mais ce sera aussi plus sain et régénérateur pour vous et les gens qui y habitent. Vous pourrez dire que vous avez créé un petit paradis sur terre!
Références:
- Connaître les ennemis naturels des insectes ravageurs et favoriser leur activité dans les cultures maraîchères, Alexandre Gilbert, Jonathan Pineault et Geneviève Durand ,Écomestible, Sherbrooke, février 2018.
- Le Grand Livre du Jardinage: Pour le Québec, Miranda Smith, adaptation Larry Hodgson, 2010, p 122 à 124.
- Les idées du jardinier paresseux – Potager, Larry Hodgson, 2007, p 90 à 98.
- Refuges LPO, Des Refuges pour la nature – Arbres et arbustes pour les oiseaux.
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