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notrevraienature@gmail.com / Lac St-Jean, Québec

Notre première saison : Microferme maraîchère et permaculture nordique

Le temps des récoltes est terminé et nous entreposons nos outils pour l’hiver. C’est le temps de se reposer après cette première saison de maraîchage dont nous sommes fier.es. Pendant que nous rangeons nos outils, petit récapitulatif : Comment s’est passée notre saison? Avons-nous atteint nos objectifs? Quels ont été nos défis et nos réussites? Dans cet article, je résumerai les grandes lignes de notre première expérience de maraîchage nordique.  

Mai chaud, juin pluvieux! 

Étant donné que nous sommes situé.es au Lac-Saint-Jean — notre saison est un peu plus courte — nous commençons donc au mois de mai. Nous savons que les tâches seront physiques et que nos journées de travail seront bien remplies, mais nous sommes prêt.es et motivé.es. 

Je me dis : « On va travailler fort, mais au moins au mois de mai, les températures sont encore fraîches! » Eh bien, il a fait 30° Celsius pendant notre première semaine. Nous travaillons douze heures par jour et nous nous disons que nous n’aurons plus jamais besoin d’aller au gym!

En juin, beaucoup de pluie. Tous les jours, des records historiques de précipitations sont atteints en région. Rien de moins! Heureusement, étant donné que notre microferme est à échelle humaine, nous n’avons pas besoin d’attendre que la terre se draine complètement pour commencer à travailler, puisque nous n’avons pas de machinerie.

Ce n’est pas idéal de circuler dans le jardin quand le sol est humide, mais avec la brouette et des bottes d’eau, nous réussissons à préparer notre terrain, et ce en évitant d’y travailler quand il pleut. Nous couvrons notre sol, nous y ajoutons de la paille, et nous commençons à transplanter nos semis au moment que nous avions prévu.

Pour ceux et celles qui ne travaillent pas en production maraîchère, je tiens à clarifier quelque chose d’important. Quand je dis « transplanter nos semis au moment que nous avions prévu », c’est un peu comme prendre le bateau avant qu’il ne parte pour un voyage de 6 mois! Transplanter ses semis à temps, c’est se donner une bonne chance d’avoir des récoltes aux moments voulus! C’est inestimable.  Prenons en compte le fait qu’il pleut très souvent et que les producteurs et productrices de la région sont en retard sur le cours de leur saison. Notre facteur de réussite à ce moment, c’est que nous travaillons sans machinerie.

Nos cultures sur petite surface

Les avantages à fonctionner à échelle humaine sont, entre autres, de travailler avec une proximité inégalable à la nature en plus d’être moins dépendant aux énergies fossiles comme l’agriculture conventionnelle. Ce qui veut dire beaucoup moins d’intrant nécessaire dans la gestion de la microferme!

Il y a aussi l’avantage de cultiver beaucoup plus de choses sur une petite parcelle de culture ce qui nous permet de laisser plus de place à l’écosystème naturel, car la déforestation due à l’agro-industrie est un défi sérieux à lequel l’humanité fait face.

La déforestation liée à l’agriculture industrielle a un impact sur les changements climatiques et la biodiversité. Il y a des solutions alternatives à ces modèles de culture dévastateurs. Bref, je n’énumérerai pas tous les avantages de cultiver sur une petite surface sans mécanisation, mais il y en a beaucoup.

Pour vous dire à quel point ce mode de culture est important pour nous, cela ne nous aurait pas intéressé de faire de l’agriculture, même biologique, si cela aurait impliqué de travailler sur de grandes surfaces, avec de la grosse machinerie. Nous n’aurions pas fait ce métier, parce que ce que l’on veut, c’est avoir ce contact privilégié avec la nature, respecter son rythme et montrer qu’une alternative à l’agriculture  »moderne » destructrice de l’environnement est possible.  

J’aimerais aussi mentionner que de faire les choses autrement est un geste de militantisme à lequel nous tenons fortement et qui nous nourrit dans tous les sens du terme. J’aurai la chance d’en reparler plus en détail dans un prochain article.  

Notre kiosque fermier

Nous avons travaillé ainsi quelques semaines, à faire des semis directs, transplanter des semis, appliquer du compost, couvrir le sol avec de la paille pour favoriser la vie du sol, passer des tuyaux d’irrigation, mettre des couvertures flottantes pour limiter la présence d’insectes ravageurs sur certaines cultures plus à risques, et j’en passe.

Nous commercialisons nos produits selon la formule ASC (agriculture soutenue par la communauté) développée par l’organisme Équiterre. Le fonctionnement est simple, le consommateur paie la totalité d’un abonnement en début de saison et le producteur lui fournit des légumes toute la saison, pendant le nombre de semaines prévues. C’est comme un partenariat, on partage les risques et les bénéfices.

Nous avons tenu notre premier kiosque fermier à Mashteuiatsh, le 7 juillet au moment prévu (célébrations!). Nous avons rencontré une partie des gens qui se sont abonnés à nos paniers lors de ce premier kiosque ainsi que le lendemain à Saint-André où est située notre microferme.

Avoir un contact producteur/consommateur, c’est merveilleux. Nous avons adoré rencontrer à chaque semaine les gens qui ont dégusté nos récoltes! Beaucoup de partages, des petites jasettes, des recettes, j’ai même eu la chance de revoir une dame qui m’a enseigné au primaire! Je suis touchée par leur confiance et aussi du fait qu’ils aient répondu.es présent.es à deux jeunes écopreneurs qui avaient des projets plein la tête et le cœur. 

Du 7 juillet au 14 octobre 2022, soit pendant 15 semaines, nous avons fourni des légumes pour vingt familles de quatre personnes et nous avons vendu beaucoup de surplus. Mère nature nous a été favorable, nous n’avons manqué de rien : tomates, concombres, laitue, pois, zucchinis, rabioles, oignons, radis, carottes… En tout, nous avons cultivé plus d’une trentaine de variétés sur environ 1000 mètres carrés.

La saison prochaine

Tout change. Notre propre existence est le résultat de l’évolution. La nature évolue sans cesse et notre projet évoluera aussi dans le temps, selon nos besoins, les besoins des gens de notre communauté, le contexte, le climat, nos ambitions, etc. et ça c’est beau! D’ailleurs, au moment où la nature commencera à se réveiller au printemps prochain, nous accueillerons un magnifique cadeau de la vie, une petite fleur avant toutes les autres, un petit bébé qui est présentement bien au chaud au creux de mon ventre. Cette arrivée apportera aussi son lot de beaux changements.

Vivre au gré de la saison de culture, c’est à la fois touchant, challengeant et tellement passionnant. Nous avons passé une belle première saison de maraîchage, pleine de défis, de beauté et quelques fois de fatigue bien sûr, c’est un métier très demandant. Bien que nous ayons fait des études et travaillé dans le domaine, démarrer son propre projet de microferme, c’est toute une aventure! Nous rangeons donc nos grelinettes et nos pelles, le sourire aux lèvres, nous l’avons fait et nous recommencerons!

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