Le temps des récoltes est terminé et nous…

La forêt-nourricière, modèle de permaculture par excellence
Si vous vous intéressez à la permaculture, vous avez peut-être déjà entendu le terme forêt-nourricière ou jardin-forêt. C’est un concept vieux comme le monde et pourtant encore peu connu, mais qui a fait ses preuves! Une méthode de culture 100 % durable et naturelle qui pourrait apporter une solution concrète à l’agriculture conventionnelle destructrice de l’environnement. Les premières forêts-nourricières ont vu le jour dans les climats tropicaux, mais aujourd’hui on en retrouve de plus en plus en climat nordique comme au Québec.
Une forêt-nourricière est un ensemble de cultures de plusieurs espèces végétales différentes plantées dans un même espace, où la majorité des espèces sont vivaces, comestibles et remplissent une ou plusieurs fonctions importantes dans l’écosystème. C’est donc un système basé sur la coopération, qui n’a besoin que de très peu d’intrants, mais qui produit énormément, car les végétaux sont disposés de façon à créer des interactions bénéfiques entre eux et où les plantes se soutiennent mutuellement. C’est le même principe que le compagnonnage au potager, mais cette fois à une échelle beaucoup plus grande.
Comme dans un milieu naturel, un maximum de diversité doit être inclus dans l’aménagement pour créer une synergie entre les espèces et ainsi augmenter la résilience de la forêt-nourricière. Arbres et arbustes fruitiers, légumes vivaces, plantes aromatiques, plantes médicinales, fixateurs d’azote… les possibilités sont infinies! Il existe aussi sept strates végétales différentes que l’on peut utiliser pour optimiser l’espace cultivé. Du plus grand au plus petit, ces strates sont les grands arbres, arbres nains, arbustes, plantes grimpantes, herbacées, couvres-sol et plantes racines. On peut aussi considérer les champignons comme la huitième strate.

Afin d’obtenir de bonnes récoltes rapidement, on cherche à accélérer la succession écologique des végétaux. C’est-à-dire l’évolution de la forêt vers un écosystème mature. Pour ce faire, certaines fonctions écologiques essentielles doivent être remplies par les végétaux. C’est pourquoi il est important d’inclure dans le design d’une forêt-nourricière des espèces qui remplissent les quatre différentes fonctions écologiques primordiales dans un écosystème cultivé. C’est-à-dire des espèces fixatrices d’azote, accumulateurs de nutriments, répulsives pour les ravageurs et mellifères (qui attirent les pollinisateurs).
En incluant des espèces ayant ces caractéristiques, le sol sera en mesure de s’auto-fertiliser et les insectes indésirables ne seront pas un problème. Donc, aucun besoin de pesticides, d’insecticides, ni d’engrais chimique. Il serait totalement superflu d’épandre ce genre de produit en pleine nature! Justement, on doit prendre exemple sur le modèle forestier, qui n’a besoin d’aucune aide pour se développer. Bien sûr, il faut généralement garder un certain encadrement, mais comme tout bon design en permaculture, on doit laisser l’écosystème qui a été créé évoluer par lui-même. Au fil du temps, un réseau trophique extrêmement complexe se développera entre les espèces présentes dans le milieu et la forêt-nourricière sera en mesure de s’autoréguler.

De plus, le plus gros de l’entretien qui devrait être fait pour une forêt-nourricière a lieu pendant seulement les cinq premières années suivant l’implantation. Il faut contrôler les herbes indésirables pour empêcher la compétition, tailler les arbres fruitiers et arroser occasionnellement lors des grandes chaleurs estivales. Par la suite, si tout se déroule bien, le milieu se transforme en un écosystème nourricier rempli d’abondance qui ne demande qu’un minimum d’entretien.
Finalement, une forêt-nourricière (ou forêt-jardin) est une méthode de culture totalement écologique qui crée une importante biodiversité bénéfique autant à la terre qu’à l’humain. C’est aussi un endroit où les gens d’une communauté peuvent se rassembler pour profiter des richesses de la nature, en plus d’être un concept qui rassemble tous les principes de permaculture. Un jardin d’Eden capable de s’autoréguler et de produire des ressources naturelles renouvelables et biologiques pour la flore, la faune et l’être humain.
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Références :
- La Forêt-Jardin, Martin Crawford, 2017.
Je lance mon projet de forêt fruitière
Je cherche des Pepinieres de bonne qualité et proposant des arbres à des prix raisonnables
Dans le sud de la drome
Bravo pour article
Merci à vous. 🙂 Malheureusement étant situé au Québec nous ne connaissons pas les pépinières de France…bonne chance tout de même dans votre beau projet!