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Le paillage au jardin

Lorsque vous vous promenez en forêt, avez-vous déjà remarqué que le sol est toujours recouvert d’herbacées, plantes couvre-sol, feuilles mortes, branches ou autres débris végétaux? Ces éléments forment une couche protectrice du sol qui se nomme la litière. Celle-ci se transformera ensuite en humus, une seconde couche de matières organiques en décomposition qui constitue la zone vivante d’un sol. Grâce à ce cycle écologique, un sol où la terre est complètement à nu n’existe pas dans la nature, sauf peut-être dans les milieux désertiques. L’humus représente les fondations sur lesquelles chaque écosystème peut se construire et se développer. La grande majorité des végétaux puisent leur énergie dans cette couche d’humus et vice versa. Les milliards de micro-organismes qui habitent le sol peuvent survivre grâce à la matière organique provenant de la flore, qui leur fournit abri et nourriture.

Le permaculteur doit s’inspirer de ce principe et tenter de reproduire ce cycle naturel. D’ailleurs, une des techniques de base lorsqu’on pratique la permaculture est de ne jamais laisser un sol à nu. Mis à part une apparence propre, s’efforcer à garder un potager où la terre est complètement dénudée est inutile, cela peut même ouvrir la porte à plusieurs problèmes. Tandis que l’application d’un paillis ou « mulch » au jardin est très avantageuse pour vos cultures et n’apporte quasiment que des bénéfices à votre sol. C’est un moyen clé pour aggrader la terre, conserver sa fertilité et éviter de perturber les êtres vivants qui y habitent, et ce en minimisant les dépenses d’énergie.

Il existe plusieurs types de paillis qu’il est possible d’utiliser au jardin. Il peut être d’origine végétale vivante (plantes couvre-sol), ou organique (BRF, paille, foin, feuilles mortes déchiquetées, tonte de pelouse, biochar, carton, sciure, compost mur, etc.), ou de provenance minérale (schiste, ardoise, billes d’argile, roche concassée, etc.). Les paillis de type minéral ont l’avantage d’être très durables et d’avoir un pH neutre. Par contre, lorsqu’on en applique au potager, il est préférable d’opter pour un paillis végétal. En effet, en plus d’être beaucoup moins exigeant à manipuler, il agira en même temps comme amendement pour enrichir votre sol et nourrir ses habitants.

Avantages du paillis :

  • Retient l’humidité en diminuant l’évaporation de l’eau dans le sol, le besoin en arrosage est donc réduit considérablement.
  • Améliore les conditions d’habitat pour la faune et les micro-organismes du sol, qui sont les alliés naturels du jardinier.
  • Limite la prolifération des herbes indésirables.
  • Apporte des nutriments à la terre en se décomposant.
  • Empêche le sol de se compacter.
  • Empêche l’érosion du sol par la pluie et le vent.
  • Stabilise la température du sol lors de variations importantes de la météo.
  • Élimine le besoin de sarcler pendant des heures.
  • Diminue la présence d’insectes et de maladies.
  • Donne un aspect propre au potager.

Désavantages du paillis :

  • Dans les climats froids, le paillis organique agit comme isolant et fait en sorte que le sol se réchauffe moins rapidement au printemps. On peut tout simplement l’écarter à l’aide d’un râteau, pour laisser le temps au soleil de réchauffer le sol, puis remettre le tout en place au moment de la plantation. Il est aussi possible de régler ce problème en utilisant des plantes couvre-sol peu compétitives et avec de petites racines.
  • Lors de la plantation, on doit écarter le paillis aux endroits où les graines de légumes sont situées pour qu’elles puissent germer. Ce qui peut laisser le temps aux mauvaises herbes de pousser, mais certainement pas en aussi grande quantité que s’il n’y avait pas de paillis du tout.
  • Il peut attirer les rongeurs qui aiment se cacher à l’intérieur.

Idéalement, une couche de paillis doit avoir une épaisseur de 5 à 10 centimètres, dépendamment de l’aération de la matière choisie, afin de couper au maximum la lumière du soleil que les herbes indésirables pourraient capter. Certains paillis se décomposent plus rapidement que d’autres, tels que la tonte de pelouse ou les feuilles mortes. Rajoutez-en au besoin lorsque vous constatez qu’il n’y en a plus suffisamment. Au jardin, un paillis de qualité doit être riche en éléments nutritifs, doit laisser circuler l’air et l’eau et avoir un pH qui n’affectera pas la qualité du sol.

Attention! Même si leur effet sur les cultures est généralement moins grave que ce que la croyance populaire laisse croire, certains éléments comme le bois de conifères et les aiguilles de résineux peuvent acidifier le sol et ne devraient pas être utilisés comme paillis.

Mettre du paillis au jardin est une technique qui est facilement réalisable, peu importe votre contexte, et applicable sur n’importe quelle culture (arbres fruitiers, potager, aménagement paysager, etc.). C’est un indispensable pour le jardinier en permaculture. Déterminez quelle quantité est nécessaire et le type de paillis qui serait le mieux adapté à vos cultures et votre sol. Vérifiez ensuite quelle matière serait plus facilement disponible sur place ou à proximité de chez vous. Cette technique vous aidera à maintenir une terre riche et en santé, à l’aide d’un moyen totalement naturel et bénéfique pour vous, vos cultures et le sol.

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Références :

  • Les idées du jardinier paresseux – Potager, Larry Hodgson, 2007, pages 24 à 27.
  • Open permaculture school, Ultimate permaculture manual ebook, Regenerative Leadership Institute, Inc., 2014. pages 374 à 378.

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