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Pourquoi et comment composter?

Le compostage est une technique 100 % écologique qui consiste à utiliser les services gratuits des décomposeurs présents dans le sol (vers de terre, champignons, bactéries…), afin de transformer certains de vos déchets organiques en amendement pour votre jardin. S’il y a bien une habitude qui est très facile à intégrer dans nos tâches quotidiennes et qui contribue grandement à prendre soin de la terre, c’est de composter! C’est bien connu : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »

Dans la nature, les écosystèmes fonctionnent en cycle, rien n’est gaspillé. Les déchets des uns deviennent les ressources des autres. Par exemple, les feuilles des arbres qui tombent au sol à l’automne deviennent en quelque sorte un compost naturel. En permaculture, on essaie d’imiter ce principe en produisant le moins de déchets possible. Trier les déchets organiques qui vont au compost n’est pas plus compliqué que trier ceux qui vont au recyclage!

En moyenne, composter peut réduire les résidus domestiques jusqu’à 50 %! Probablement plus si vous êtes un grand mangeur de légumes et de fruits comme moi. Selon la MAPAQ, au Québec, c’est en moyenne 122 kilos de légumes et de fruits par personne qui est gaspillée chaque année! De plus, une fois dans les dépotoirs, la décomposition des matières organiques mélangées à des tonnes d’autres résidus libère des quantités importantes de méthane, un gaz à effet de serre dix fois plus puissant que le CO2. Alors, imaginez la quantité de déchets qui se retrouveraient en moins dans les sites d’enfouissement, si tout le monde prenait l’habitude de composter la matière organique qu’on a chez soi. Mère nature nous en serait très reconnaissante. Il est parfaitement illogique de jeter un cœur de pomme à la poubelle quand il pourrait être décomposé en moins d’une semaine par la nature.

Au jardin, un plant de tomate qui pousse va assimiler les nutriments présents dans le sol pour les accumuler dans ses racines, tiges, feuilles et fruits. À la fin de la saison, une fois que le plant meurt, vous pouvez soit le laisser se décomposer sur place, soit le mettre au compost. Les nutriments seront alors libérés dans le tas de matière organique en décomposition et pourront ensuite retourner nourrir vos prochaines cultures. Lorsque vous compostez les déchets du potager et que vous utilisez ensuite cet amendement pour enrichir le sol, vous créez un cycle vertueux où l’énergie est récupérée indéfiniment.

Pour obtenir un compost de qualité, il faut conserver des conditions adéquates au processus de décomposition des micro-organismes du sol. Si leur habitat n’est plus favorable, leur travail de décomposition s’arrêtera ou ralentira grandement. Il y a donc trois aspects importants à respecter lorsqu’on fait du compost :

1. Maintenir un apport équilibré entre azote et carbone. L’azote se retrouve dans les éléments verts et frais, tels que la tonte de pelouse, les résidus de légumes et de fruits, etc., tandis que ce qui contient un plus haut taux de carbone correspond à la matière sèche et brunâtre, tels que le foin, le branchage, la sciure de bois, etc.

2. Il faut aussi que votre compost ait un certain taux d’humidité (environ 60 %) sans être trop mouilleux. Il est donc préférable d’éviter de le placer dans un endroit trop ensoleillé. Si votre tas devient trop sec, arrosez légèrement ou ajoutez de la matière azotée et s’il est trop humide, ajoutez de la matière sèche.

3. Votre compost doit être bien aéré et ainsi avoir un bon taux d’oxygène. Pour ce faire, vous pouvez bêcher le tas avec une fourche. Il est aussi recommandé de le retourner au printemps.


Les gens se demandent souvent ce qu’ils peuvent ou non mettre au compost. Vous seriez surpris de constater tout ce qui se retrouve régulièrement dans la poubelle et qui devrait aller au compost. Pour vous donner une bonne idée d’ensemble, absolument tout ce qui est de provenance végétale peut se composter, si la matière n’est pas contaminée avec des produits qui ne le sont pas, bien entendu!

Azote Carbone Non compostable
– Tonte de pelouse fraîche
– Matières végétales du jardin
– Résidus de légumes et de fruits
– Feuillage encore vert
– Fumier de poules
– Coquilles d’œufs
– Pain
– Pâtes alimentaires
– Carton
– Sciure de bois
– Branchage
– Foin, paille
– Emballages d’œufs
– Essuie-tout, mouchoir
– Papier
– Filtre à café
– Cheveux, poils, ongles
– Marc de café – Sachets de thé et tisane
– Os
– Plante montée en graines
– Produits laitiers
– Excréments de chiens et chats
– Matière organique contaminée par des produits chimiques
– Feuilles de rubarbes (toxiques pour les micro-organismes)

Avantages du compost sur le sol :

– Empêche le lessivage du sol.
– Agit comme fertilisant pendant toute une saison.
– Améliore la structure du sol.
– Agit comme une éponge et améliore la capacité de rétention de l’eau et des nutriments.
– Permet d’éviter ou de corriger un sol trop acide.
– Permet d’éviter l’utilisation d’engrais chimiques.

Bref, composter est une technique de base qui permet de stocker et réutiliser l’énergie présente dans notre environnement, pour en créer encore plus. Un petit geste simple qui permet de créer un très grand bénéfice. Une rétroaction positive qui peut donc profiter à beaucoup d’éléments dans un jardin permaculturel et pour la planète entière.

Références :

  • Guide: Faire son compost – Réduire ses déchets tout en nourrissant le sol, ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), janvier 2012.
  • Le jardin écologique, Yves Gagnon, 2008, pages 91 à 103.
  • Le Grand Livre du Jardinage: Pour le Québec, Miranda Smith, adaptation Larry Hodgson, 2010, pages 21 à 24.
  • Le compostage facilité – Guide sur le compostage domestique, Nova EnviroCom, 2006.

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